La CAQ, gouvernement des boomers Injustice générationnelle

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Cher boomer et parent de boomer,

Nous le savons, c’est vous qui décidez au Québec. Vous avez ce don, cet immense talent, soit l’extraordinaire lourdeur de votre poids démographique. Le soir des élections, c’est vous qui élisez le gouvernement au pouvoir. Rivés devant TVA Nouvelles ou Radio-Canada, vous savourez la victoire. Le gouvernement gouverne pour vous, fidèles électeurs, c’est vous la priorité et ça paraît dans les dépenses et les décisions du gouvernement ! Les jeunes ne votent plus, parce qu’ils ne croient plus au système, découragez par vos choix politiques, ils ne se sentent plus respectés dans la vision du Québec. Le peuple ne participe pas à la vie politique, il ne fait que chialer sur Facebook, à genoux, nous n’avons jamais été aussi loin d’une démocratie en santé.

Malgré avoir donné trois mandats à Jean Charest, après avoir donné le pouvoir à la mafia à Montréal et Laval, j’ai espoir. J’ai espoir qu’une génération mieux outillée et plus éduquée instaurera un système égalitaire, plus juste, avec une meilleure distribution de la richesse et des dépenses. J’ai espoir qu’on réduira la taille de l’État, que le peuple participera réellement aux décisions politiques, au lieu de déléguer cette responsabilité à un gouvernement incompétent, une gang de gens d’affaires qui pense au privé avant tout. Ce que le Québec est en train de devenir depuis Jacques Parizeau et René Lévesque, c’est une catastrophe. Avouons-le. On est plus divisé que jamais. Les jeunes contre les vieux. Les nationalistes contre les immigrants. Les vaccinés contre les non-vaccinés. Les riches contre les pauvres. Le peuple contre le gouvernement et la police. Le tissus social se déchire de plus en plus, j’ai peur pour notre santé mentale collective, pour nos institutions et notre démocratie.

 

Un gouvernement qui ne fait rien pour les jeunes


Selon un sondage Léger, 31% des jeunes au Québec souffrent de problèmes de santé mentale présentement. Cette hausse est directement liée aux mesures sanitaires de la pandémie, au marché de l’emploi, aux études, au cynisme, au manque de confiance envers l’autorité, envers les médias, à l’isolement et au couvre-feu. Plus de 15% des infirmières sont en arrêt de travail et les jeunes infirmières pensent dès leurs premiers pas dans un hôpital à changer de carrière. Les boomers et parents de boomers sont trop nombreux, on manque d’argent, on manque de lits, on manque de personnel et on a un gouvernement qui veut moins d’immigration, notre système ne pourra pas tous vous soigner. Ce que j’anticipe, avec les décisions politiques actuelles, c’est un peu comme aux États-Unis, des gouvernements de droite qui laisse le système publique se détruire. On se dirige tranquillement vers une privatisation de certains services, on se dirige vers l’utilisateur payeur, si tu es riche, tu te fais soigner, si tu es pauvre, tu attends. François Legault a attendu jusqu’à la fin 2021 pour bonifier les salaires des infirmières et créer des programmes accélérés pour les auxiliaires, c’est juste dégueulasse.

Dans les écoles la situation ne s’améliore pas. Au Québec, le gouvernement tarde encore à investir massivement, décrochage scolaire, les bâtiment tombent en ruine et les purificateurs d’air ne sont toujours pas installés. Les profs se sont levés pour revendiquer de meilleures conditions. Pendant ce temps, la Coalition Avenir Québec présente aux québécois «le troisième lien». Un projet qui pourrait représenter près de 5 à 6 milliards, avec l’inflation, la hausse des coûts en construction et les dépassements de coûts nébuleux qu’on a toujours au Québec, en construction. De l’autre côté du globe, l’Allemagne a investi en Octobre 2020, 452 millions d’euros pour améliorer l’air climatisé et ajouter des purificateurs dans toutes classes. Selon Angela Merkel, la chancelière allemande: «Un des moyens les plus efficaces pour contrer la contamination dans les écoles.» L’Angleterre est en train d’emboiter le pas. Un purificateur d’air pour toutes les classes en Angleterre coûterait la moitié du prix du yacht de la famille royale.
 
Selon des données provenant du ministère des Finances, les coûts de santé au Québec augmentent d’une manière «insoutenable» depuis 17 ans. Ils sont passés de 22 milliards en 2004 à 45 milliards en 2020, sur un budget des dépenses de plus de 107 milliards. C’est 43% des dépenses du Québec. Nous savons que ce sont majoritairement les aînés qui exploitent des soins en santé. Avec la pandémie qui s’éternise, on approche les 50%. C’est devenu énorme et ça va continuer à monter. Lorsque je regarde l’état des finances publiques du Québec et la dette qui monte en fou, les projections du remboursement de la dette, je ne sais plus trop ce qui va rester pour nos enfants. Lorsque je regarde les coûts projetés en santé pour soigner tous les retraités avec le choc démographique, je ne comprends pas ce que le gouvernement attend pour investir dans notre avenir. Je ne sais pas trop ce que le mot «avenir» veut dire dans le nom du parti au gouvernement. Cet avenir, nous avions la chance d’investir en lui, de réparer l’injustice, lors du printemps érable. Rappelez-vous tous ces jeunes marcher dans les rues. Tout comme pour les profs, le gouvernement et l’électorat n’a pas tendu la main. Pour l’année 2011-2012 le coût brut de la gratuité scolaire était évalué à près de 750 millions de dollars. C’est moins de 1% du budget total du gouvernement. En 2022, le coût brut pour instaurer la gratuité scolaire serait d’environ 1.25 milliards, c’est toujours moins de 1% du budget. Des peanuts comparativement à ce qu’on est en train de dépenser pour la pandémie. Il me semble que ce serait un bon début pour palier au déséquilibre actuel ? Pour redonner confiance aux jeunes générations qui sont négligées présentement.

 

La génération privilégiée des «boomers» 

Économiquement, comparativement à un jeune de 21 ans,  un boomer avant même de brasser les dés, commence la partie avec Place du Parc et Promenade au Monopoly. La grande majorité des jeunes de trente ans aujourd’hui n’arrive même pas à s’acheter une maison, ils sont même pas capable d’en mettre de côté. Au même âge, vous aviez déjà acheté votre deuxième maison. Par ailleurs, un jeune canadien moyen né en 2017 devra payer environ 736 000$ en taxes et impôts de plus que ce dont il bénéficiera en services publics au cours de sa vie, selon une étude du C.D Howe Institute. Un Canadien plus âgé pour sa part, disons celui né en 1960, paiera plutôt aux alentours de 125 000$ de plus que le coût de sa réelle utilisation des services publics canadiens. Avec les projections de dépenses en santé pour soigner les boomers, pour les trente prochaines années, comprenez-vous à quel point ma génération et celle de mes enfants sont délaissées? En 1972, il y avait sept contribuables pour soutenir chaque retraité. Vous baigniez dans l’abondance. Selon un rapport publié en septembre 2011 par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, en 2030, ce ratio sera de 1,9 travailleur pour un retraité. Selon les dernières estimations, ça risque d’être bien pire que prévu. Plus on est vieux, moins notre revenu est élevé, moins on consomme, moins on paie d’impôt, tout en risquant de devenir un usager du système de santé canadien.
*Source : Intergenerational Fairness: Will our Kids Live Better than We Do?, par Parisa Mahboubi du C.D. Howe Institute.
*Source : «Tendances des dépenses nationales de santé, 1975 à 2018», par l’Institut canadien d’information sur la santé.
 

Démocratie générationnelle

Statistiquement parlant, vous avez fait moins d’études en mathématiques, en économie ou en science que les jeunes nés après 1980. Malgré tout, dans ce que certains appellent la démocratie, c’est votre génération qui décide du futur de notre société. Sans étude en chimie ou en physique, ce sont majoritairement les 55 ans et plus qui élisent le gouvernement qui gère actuellement (ou pas) la crise climatique. Sans étude en mathématiques, finances ou en économie, c’est votre génération qui a élu des hommes d’affaires avares qui remplissent le portefeuille de leurs chums, avant de prendre soin du plus grand nombre, des plus démunis.

 

 

Vous avez connu le boom des années 90 avec une inflation très basse, et ce pendant près de 30 ans. Ensuite, dans les douze dernières années, vous avez profité de taux d’intérêts extrêmement bas pour emprunter et vous enrichir en fin de carrière avec l’immobilier, la bourse et plein de mécanismes de prêts leviers toxiques. L’inflation était haute en 1980, mais en contre-partie, tout montait en fou, tu avais même pas encore 20 ans, tu avais pas d’argent. Un timing idéal, on dirait presque que grâce à la manipulation keynésienne votre génération et ses dirigeants se sont donnés les meilleures conditions économiques possibles, comme s’il n’y avait pas de lendemain.

De 1990 à 1995, tu as connu le plus grand boom technologique en bourse, des rendements extraordinaires, à peine âgé de 30 à 35 ans, t’en étais déjà à ta troisième maison avec aucun impôt sur ton gain en capital. Le tout parce que les banques centrales ont manipulé les taux pour réduire l’inflation, vous vous êtes enrichis grandement en faisant gonflé la dette, en imprimant sans lendemain. Les politiciens qui ont le même âge que vous se sont dotés de conditions économiques formidables pour s’enrichir, au détriment de la pérennité des générations futures. Vous pouvez dire merci à John Keynes.  De 1990 à 2015 tu t’es endetté en fou, tu vivais dans l’abondance, en 1990 tes dettes s’élevaient à 80% de tes revenus, en 2015 à 165% de ton revenu disponible. Tu en laisses de moins en moins aux générations futures, tu consommes de plus en plus.

 
 

Et maintenant après tout ça, tu veux désormais que le gouvernement augmente le déficit pour payer les frais de santé, les mesures sanitaires, sans rien payer en plus. Tu veux fermer l’économie pour te protéger sans rien payer en plus. C’est honteux. Ce n’est pas aux jeunes, aux générations futures de payer ta facture, c’est à toi mon vieux. C’est ça vivre en société. Non seulement l’inflation monte, mais le coût du déficit et du remboursement de la dette monte en fou présentement.

 
 
Inflation Janvier-Octobre 2021

 

Des solutions pour palier à l’injustice

Nous avons besoin d’argent maintenant.  Les Jean Charest, François Legault et Pierre Fitzgibbon de ce monde doivent faire leur juste part. Tous les gens d’affaires millionnaires au gouvernement devraient payer plus d’impôts, pas juste sur leurs revenus, sur leurs actifs. Comme l’économiste Thomas Piketty le rappelle souvent dans ses oeuvres, il n’y a pas de ruissellement, les milliardaires ralentissent la croissance économique en accumulant des actifs non redistribués; à une allure sans précédent. On est en train de créer un monstre économique. Les gouvernements des dernières décennies ont baissé les impôts des très riches au Québec, c’était une erreur.

 
Le coût économique pour réparer les pots cassés sera énorme: protéger l’environnement, rebâtir nos infrastructures pour qu’elles soient durables, protéger notre eau et se battre contre l’inflation. Nos lacs sont bourrés d’algues bleues, nos systèmes d’eau à Montréal brisent constamment et on trouve du plomb et de la cochonnerie dans l’eau. Nos terres agricoles sont de moins en moins nutritives et de plus en plus asséchées avec l’agriculture industrielle. Les jeunes auront beaucoup de difficulté à épargner et investir pour la prochaine décennie. Ceux qui entrent à peine sur le marché du travail après des études dans un climat rocambolesque. Une majorité d’infirmières pense à changer de travail ou se ré-orienter vers le privé, plus de 15% sont en arrêt de travail. Quel monde êtes-vous en train de laisser aux générations futures? Les jeunes demandaient des miettes pour la gratuité scolaire pour éduquer le plus de monde possible, pour former des médecins, des ingénieurs, des infirmières et vous leurs avez craché au visage. Nous devons investir en accès à la propriété, nous devons racheter nos terres agricoles et créer de l’emploi en technologie dans les secteurs du futur. En échange pour protéger votre santé, les 55 ans et plus devraient payer immédiatement la facture de la pandémie pour permettre aux jeunes d’obtenir une éducation digne de ce nom. La deuxième voiture devrait être taxée, le vin dispendieux, les produits de luxe, le gain en capital sur les résidences secondaires. C’est complètement aberrant que présentement, nous reléguons la note en santé et le déficit aux générations futures pour qu’un septuagénaire de St-Sauveur puisse rénover son chalet, sans rien payer.
 

Les réels priorités pour le Québec

 
Si tous les médecins spécialistes, députés et gens d’affaires avec plus de 500,000$ en actifs immobilisés donnent 5% de leurs actifs, nous pourrions:
– Construire un giga hôpital à Montréal et à Québec.
– Former et embaucher du personnel soignant.
– Doubler le salaire du personnel en zones chaudes.
– Construire et réparer nos écoles, investir en éducation.
– Instaurer la gratuité scolaire. Augmenter le salaire des profs.

Il resterait du change à la fin.
 
J’ai hâte au jour où la population comprendra que les inégalités, la pauvreté et l’inflation tuent autant de gens que ce foutu virus. Directement ou indirectement. Nous parlons souvent du nombre de décès et d’hospitalisations, mais qu’en est-il de la qualité de vie des générations futures ? Nous avons collectivement dépensé plusieurs milliards pour sauver des gens en fin de vie, pendant ce temps, tous les indicateurs socio-économiques vont dans la mauvaise direction. Les priorités réelles priorités sont:
 
– L’éducation. Nos écoles, nos infrastructures et nos professeurs doivent être payés dignement.
– Le décrochage scolaire augmente.
– De plus en plus de gens dans la classe moyenne tombent dans la pauvreté. Avec l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, ça va se détériorer.
– Troubles de santé mentale chez les jeunes, manque de ressources et longues listes d’attente pour un psychologue ou un travailleur social.
– Les infirmières sont en burnout. 
– Les éducatrices et les profs sont à bout de souffle.
 
Ce sont les jeunes qui vont nous sortir de ce bordel, avec l’innovation, avec l’entreprenariat, donnons leurs les ressources pour reconstruire le Québec. Lâchez nous avec votre troisième lien, votre centre Vidéotron, vos dons à Bombardier, Air Canada, vos Expos et toutes ces conneries. De l’argent, il y en a, ça prend une volonté politique. Construisez des écoles et financez la relève. Ça urge.

 

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