Alep, au moins, arrêtons l’hypocrisie

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Je vais faire comme les autres dans le confort de mon salon. Contrairement à Hadi Abdallah, je n’irai pas respirer la mort et risquer ma vie sous les bombes en Syrie. Hadi, ça doit bien venir du mot «hardi.» Je n’ai pas le courage de ce Syrien. Le journaliste de l’année selon RSF et TV5Monde. Voici ses mots: «Des familles entières enterrées sous les décombres, des corps de civils éparpillés dans les rues ; nous n’oublierons pas comment le monde a forcé le peuple d’Alep à choisir entre deux options : la mort collective ou l’exil massif. Jusqu’à ce matin, le peuple d’Alep n’a pas dormi cette nuit en attendant l’évacuation promise des civils, rien de neuf nous continuons à attendre.»

Que pouvons-nous faire comme citoyens du monde? Écrire à Justin Trudeau et nos élus? Organiser des marches pour la paix? Accueillir plus de réfugiés? Donner aux organismes humanitaires? Les solutions diplomatiques pour mettre un terme à cette guerre semblent de moins en moins efficaces. Une chose est certaine, nous ne pouvons plus attendre et se poser des questions. Il faut sortir les civils de ce bordel. Cette guerre est infiniment complexe. Je vous mentirais en disant que j’y comprends tout.Bien malin, celui qui a une solution à ce conflit. En attendant avec Hadi, pour comprendre notre monde, je crois que la meilleure chose à faire est de s’instruire du mieux qu’on peut en politique internationale. La pensée critique et l’apprentissage semblent les avenues les plus prometteuses pour la paix. Peut-être qu’un jour nous pourrons élire de meilleurs candidats. Même s’il faut sauver les civils immédiatement, il ne faut pas oublier qu’avant cette guerre civile, devenu conflit international, tout avait commencé avec une révolution pacifiste du peuple syrien contre l’autoritarisme du régime. Et puis Daech s’est mélangé aux rebelles. Depuis, faut-il prendre du côté de Bachar el-Assad? Cet homme qui a utilisé des armes chimiques contre son peuple. Faut-il prendre du côtés des rebelles? Faut-il prendre du côtés des Américains, fidèles investisseurs des révolutions violentes? Ou des Russes? Qui soutient qui dans la région? Beaucoup de propagande des deux côtés. C’est difficile de s’y retrouver.

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La vérité c’est que les hommes et les pays développés sont trop lâches pour faire quoi que ce soit de concret. Certains préfèrent pointer du doigt l’inaction des gouvernements, c’est plus facile, c’est toujours la faute du berger. Ça donne l’impression d’avoir essayé! Même s’il n’y avait pas de gouvernements, nous ne ferions rien. Indifférents, nous restons à genoux la plupart du temps. Encore une fois, nous voyons le vrai visage de l’homme, celui qui ne fait rien devant l’horreur.

Ne vous inquiétez pas, bien au chaud, près du foyer, vous pourrez signer une pétition sur Internet. Elle récoltera probablement moins de signatures que celle des chiens dangereux ou celle de l’interdiction du sirop de maïs dans les restaurants du Québec. Pendant que des centaines d’enfants meurent sous les débris, empressez-vous de terminer vos emplettes de Noël, afin de dégorger nos autoroutes. Le mieux qu’on pouvait faire c’était d’accueillir les réfugiés, mais semble-t-il que ça aussi c’était trop compliqué. Dans toute cette hypocrisie, n’oubliez pas de nous dire à quel point vous êtes tristes. À entendre les gens en Syrie, comme c’était le cas pour les Palestiniens, ils n’en veulent plus de cette fausse compassion sur les réseaux sociaux. Soyons nous-mêmes! Indifférents. En attendant que ce soit notre tour, laissons ces gens mourir dans la dignité, comme d’habitude, seuls et innocents devant la mort.

1 Commentaire

  1. Quand tu coalises avec des dictatures, tu a les mains liées pour toute action !

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