Ça fait longtemps que je ne vous ai pas écrit ! Je ne savais pas trop quoi dire. Dernièrement, je me suis concentré sur mon roman, j’ai bu un peu, c’était mon anniversaire et j’ai essayé de dormir… sans succès. Octobre. Quelque chose comme une fatigue saisonnière. Je suis allez voir la pharmacienne, elle m’a conseillé de prendre de la mélatonine pour mon sommeil. Encore ça !
« Pardon, madame, je ne pense pas que ce soit assez fort pour moi.
— Mélange le tout avec un peu d’alcool, ça devrait fonctionner, trois pilules, trente minutes avant le dodo. »
Un peu d’alcool ! C’était une vraie. Ça a fonctionné les deux premières nuits, et puis j’ai recommencé à écrire et faire de l’insomnie.
« Les matins me donnent la nausée, c’est à vomir, j’aimerais que la nuit soit éternelle sans cette pression, cette société, ces taxes, cette routine, j’aimerais passer inaperçu, quelque part sur une île avec de la musique, des livres, mes crayons et du vin, beaucoup de vin, du whiskey et des glaçons, des femmes et du soleil, un arc et des poulets. Il n’y a plus rien à faire lorsque les fleurs ressemblent aux roches du jardin, lorsque nos amours deviennent étrangères. »
Un passage de mon roman. Celui que j’écris depuis trop longtemps déjà. Je devais avoir le cafard, seul dans mon appartement, le soir le verre à la main, c’était peut-être la nuit. Ce n’est pas important. Les vieux hommes qui boivent et qui écrivent, c’est bien romantique dans les romans, mais dans la réalité, ce mode de vie, ça fait engraisser et ça donne mal à tête. J’ai besoin de me déconnecter de mon écran, de mon cellulaire et des gens, j’ai besoin de me ressourcer.
Pour tout vous dire, il y a quelque chose d’inné en moi qui m’empêche d’accomplir mes rêves. Je suis continuellement désintéressé par les choses, les études, les projets d’affaires, les quatre murs de mon appartement et les gens. Les gens surtout. J’ai de la difficulté à trouver un sens profond à ma vie. Il y a toujours quelqu’un pour me demander :
« Es-tu en dépression ?
— Bah non, je ne crois pas. »
En fait, je n’en sait rien. Ma vie, c’est bien simple pour les autres, mais tellement compliqué pour moi. C’est absurde, une conclusion, un aboutissement, le long raisonnement d’un vieillard qui doit choisir entre des bobettes noires ou blanches, quand on sait très bien qu’elles finiront par être brunes. J’ai toujours besoin d’instabilité et d’aventures pour exister.

La vérité, c’est que je n’ai pas vraiment de motivation, les prédicateurs sur YouTube m’énervent solide, tout comme les gens trop heureux et les mangeurs de choux frisés qui joggent sur le Mont-Royal. Ceux qui croient tout savoir après avoir lu un best seller sur «Comment devenir riche.» Pour moi l’alcool me permet de me concentrer sur l’essentiel, sur l’écriture, sans penser aux futilités qui font des allez-retour dans ma tête. «When you drank the world was still out there, but for the moment it didn’t have you by the throat.» Charles Bukowski. Comme le vieux Hank, Henry Chinaski, j’ai commencé à boire plus fréquemment pour respirer un peu, et avant que ça devienne un problème, j’ai décidé de faire un petit sevrage. C’est fait, c’est booké, je quitte demain pour l’Islande et la France… pour quelques semaines. Ça va faire du bien.
Reykjavik
Dans les dernières semaines, au grand désarroi de ma mère, j’ai eu terriblement envie de crisser mon camp. Ça fait trois fois qu’elle me répète : « je ne suis pas certaine que c’est une bonne idée Jean-François ! Tu devrais te trouver une job ici ! » Enfin. Présentement, lire, écrire et découvrir un nouveau pays, allez à Reykjavik ou à Nice, ça me semble beaucoup plus intéressant que de me lancer dans une carrière et des projets à Longueuil ou Saint-Eustache.
Le journalisme m’appelle, le goût de l’aventure, correspondre et voyager m’intéresse, ça me stimule intellectuellement, ça m’aiguise plus que la nouvelle saison des Canadiens. Reykjavik. Pourquoi pas. La culture en Islande m’intéresse, les paysages semblent magnifiques, cette nouvelle économie, ce nouveau souffle, cette femme députée qui allaite son enfant en plein discours, ces banquiers emprisonnés, cette démocratie ; il y a quelque chose de beau là-bas, ça m’intrigue. Et il faut dire que c’est vraiment abordable avec Wow Air, c’est presque gênant de ne pas y aller. Je ne suis pas payé pour mettre le lien. Je trouve juste ça formidable de pouvoir allez en Europe pour si peu.
Paris, Béziers
Heureusement, j’ai quelques amis en France et d’anciens colocs du Plateau Mont-Royal, Lucie, Adrien et Yves. Ils sont assez généreux pour m’héberger quelques jours, j’ai des opportunités, le temps que j’enquête sur la politique française, ce ramassis d’idéologies, Mélenchon et sa lancée, Macron, le retour de Sarko et le Front national qui attend le prochain attentat terroriste pour remonter dans les sondages. Et puis, il y a cette histoire à Béziers, cette campagne de peur par le maire, Monsieur Ménard. « Ils arrivent ». Je n’ai pas le choix d’allez sur place comprendre la mentalité des gens. Allez à Nice pour comprendre ce qui ce passe là-bas. Il y a trop de similitudes entre la France et le Québec pour ne pas en parler.
Pourquoi partir ?
Vous avez peut-être déjà ressenti ce sentiment, en regardant les quatre murs de votre appartement, tout devient blanc, opaque, c’est si ennuyant, comme un peintre qui serait voué à dessiner la même toile jusqu’à l’éternité. Je suis incapable de rester au même endroit trop longtemps, ça me donne la nausée, je ne suis pas en dépression, j’ai le mal de vivre, j’ai soif d’aventures.
Il me reste suffisamment d’argent pour voyager pendant quelques semaines. L’argent. Ce sujet tabou, ce confort qui nous rend banlieusards et casaniers, la routine. C’était en train de me tuer. J’ai besoin d’un nouveau départ, comme quand j’ai quitté pour Fort McMurray ou pour l’Asie. Cette fois, j’essayerai de trouver mon inspiration en Islande et en France. J’irai me ruiner là-bas. À bientôt, les amis !
Quand on déprime à cause d’un étouffement, il faut sortir de là et aller là où on retrouvera l’amour de la vie. Si l’étouffement en est la cause, le fait de changer d’emploi ou de prendre des médicaments ne pourrait servir à autre chose qu’à cacher et à refouler le problème. Il est plus sage de régler le problème. BON VOYAGE !
je vous encourage grandement à suivre votre instinct présent car je vous sens tellement malheureux !! Donc je vous souhaite de faire un merveilleux voyage afin de vous ressourcer et surtout de vous convaincre que la vie est tellement tellement belle !! j’ai hâte de vous lire à votre retour !
Bon voyage prend soin de toi et va au bout de tes rêves!
Bon voyage, pour moi le plus beau voyages et le voyage intérieur et ça se fait sans déplacement. Quelque temps dans un vieux monastère e France pour être un début, pas besoin d’être croyant, seulement un chercheur de vie. Encore, bon voyage!
Kool ! Si tu viens à Béziers je serais bien heureux de te rencontrer si tu veux – J ‘ habite à Sète , la patrie de Brassens et de Paul Valery – c ‘ est tout près – Faire connaissance amicale , boire un pti rosé à la maison , ou au port – raconter tout et n ‘ importe quoi – faire amitié –
Mon mail :
[email protected]
Charles Barthélémy , alias-mondeindien –
Oh wow… tu fais bien de partir, moi suis trop mauviette pour le faire, mais peut-être un jour j’aurai ce courage, en attendant je te lis, c’est déjà ça 😉 xoxo