Baisse du taux directeur de 0.25%. Dangereux?

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Attention, ne vous réjouissez pas trop vite si le taux directeur est aussi bas.

Suite à l’annonce sur le taux directeur, plusieurs personnes s’exclamaient sur les réseaux sociaux qu’ils avaient des taux hypothécaires variables!

« Excellente nouvelle pour ceux qui ont des taux variables, je paye moins d’intérêt sur ma maison! ».

« Tellement heureux d’avoir un taux variable ».

« Le marché de l’immobilier ne crashera jamais, le taux directeur est bas! ».

« Si le taux d’intérêt monte, les gens ne pourront pas payer leur hypothèque, bonne nouvelle ».

Pas si vite fin renard…

C’est loin d’être une bonne nouvelle. Un taux directeur à 1% c’est une mesure d’urgence, nous sommes rendus à 0.75%. L’économiste en chef de la Banque Nationale mentionnait à RDI Économie:  « Permettez moi une analogie avec le système hospitalier, à 1% nous étions à l’urgence, à 0,75% nous sommes rendus aux soins intensifs ».

Ce n’est pas normal qu’une personne avec une hypothèque ne soit pas capable de payer des taux d’intérêt à 4, 5 ou 6%. Baisser le taux directeur pour maintenir l’immobilier en vie, c’est brancher l’économie sur un poumon artificiel (à batterie). Manipuler le taux directeur de cette façon, pour une aussi longue période, c’est mettre du scotch tape sur des vieilles conduites d’eau; au lieu de les réparer définitivement. Plus on attend, plus il y aura des dégâts.

La grande illusion immobilière

Ce qui est inquiétant, c’est l’illusion qu’on donne aux acheteurs, que rien ne va changer, que le taux d’intérêt ne montera jamais et que les prix de l’immobilier ne peuvent pas descendre. Pendant ce temps le ratio endettement/revenu des ménages est à un niveau alarmant.

Certainement, acheter une propriété pour la louer sur 10, 20 ou 30 ans s’avère un bon investissement, l’impact des variations du taux directeur est moins important. Malheureusement, les investisseurs immobiliers représentent une infime partie de l’économie canadienne. Les gens qui sont à risque sont les nouveaux propriétaires, les jeunes qui veulent bâtir leur crédit.

Nous apprenions en Janvier 2015 que le tiers des propriétaires à Montréal ont une hypothèque de plus de 30 ans. C’est énormément d’intérêt!

Il faut regarder plus loin que son nombril. Le reste de l’économie est très affectée par le taux directeur.

Certainement, à court terme, l’emprunteur payera moins d’intérêt sur son hypothèque ou son prêt automobile, mais de l’autre bout du bâton, ces interventions de la Banque du Canada causent de graves problèmes à long terme.

Selon plusieurs économistes et M. Poloz le gouverneur de la banque du Canada, il y a des risques de récession avec le prix du baril de pétrole aussi bas. Il ce peut aussi que le taux de chômage augmente et que le marché immobilier ralentisse considérablement. Tout le monde s’attendait à une hausse du taux d’intérêt pour créer de l’épargne au Canada. On opte encore pour l’endettement des ménages, l’augmentation de la consommation, les revenus des entreprises.. pour stimuler l’économie et contrôler l’inflation.

Les risques d’une baisse du taux d’intérêt

Les investissements étrangers ont diminué de 4.3 milliards au Canada en décembre.

Les analystes prédisent que si le prix du pétrole reste aussi bas. Le taux de chômage au Canada pourrait passer de 6,6% à 7% au Q1 2015, et plus si ça continue.

Stephen Poloz déclarait ce matin « Cette décision fait suite à la chute marquée des prix du pétrole observée récemment, qui aura une incidence négative sur la croissance et l’inflation sous-jacente au Canada ».

La croissance au Canada est considérablement revue à la baisse pour 2015 et 2016.

Un bas taux directeur veut aussi dire:

-Augmentation de l’endettement des foyers.
-Explosion des prêts entreprises, autos et cartes de crédits.
-Réduction de l’épargne.
-Réduction des économies pour la retraite.
-Réduction de la valeur de notre devise.
-Baisse des investissements étrangers pour nos bonds d’épargnes canadiens et québécois.
-Les dettes nationales et provinciales augmentent de façon alarmantes.

Le pétrole à 50$ veut aussi dire: déflation. Malheureusement, les dettes sur les cartes de crédits et les prêts resteront les mêmes si la valeur des actifs et des biens diminuent. Si votre propriété diminue de 20%, votre endettement ne diminuera pas de 20%. Plusieurs économistes, dont M. Castonguay ont dénoncés ces pratiques, avec le choc démographique à l’horizon. Une augmentation de l’endettement des foyers versus de l’épargne pour la retraite, c’est dangereux!

Personnellement, je préfère avoir une économie plus solide, payer plus d’intérêts sur ma propriété et voir mes actifs fructifier à long terme; mais chacun sa vision.

Pétrole

C’est simple, pour produire du pétrole rentable dans l’Ouest du pays, le prix du baril doit être en haut de 70$. Le pétrole des sables bitumineux est le plus cher à produire au monde.
L’OPEC veut maintenir le prix très bas.

L’économie du Canada est stimulée artificiellement par l’endettement des ménages et des entreprises.

Et depuis 5 ans on a utilisé cet endettement pour stimuler quoi?

L’économie du pétrole en Alberta, principalement. Le Canada a envoyé énormément de transferts fédéraux et d’investissement dans ce secteur.

Au Québec, le Parti Québecois a tenté de miser sur l’ingénierie, l’environnement, l’électrification des transports et les voitures électriques avec des subventions et de crédits d’impôts. Ce n’était pas une mauvaise idée, mais ce secteur n’est pas opportun avec une forte demande pour l’essence avec un prix à la pompe attirant.

La plus part des analystes crédibles discutent d’un prix du baril oscillant entre 30-60$, pour les deux prochaines années. L’Arabie Saoudite n’entend pas rigoler avec ses réserves, le robinet est ouvert au maximum au États-Unis.

L’action de Suncor, une des plus grosses compagnies pétrolières canadienne est passé de 43$ à 27$ en 2014.

IMMOBILIER

L’endettement des ménages continue d’augmenter, les salaires n’augmentent pas, il y a beaucoup de mises à pied, les économistes s’attendent à un taux de chômage de 7%… incessamment le prix des propriétés va diminuer. C’est déjà commencé pour les condos, et la bulle n’a pas encore pété.

LE FMI et plusieurs économistes à travers le monde alarment la population d’une bulle immobilière au Canada. Disons qu’avec la chute du pétrole, rien n’est rassurant. Il y a énormément de pancartes à vendre dans l’Ouest canadien et très peu d’acheteurs. Le Québec est assujetti à l’économie nationale indirectement et directement.

Regardez par vous même les résultats de plusieurs entreprises canadiennes dans l’Ouest du Canada, SNC Lavalin, Bombardier.

J’entend déjà les agents immobiliers et les courtiers hypothécaires dire (Oui, on l’a déjà attendu celle-là) mais un jour c’est inévitable. À mon avis, au-lieu d’avoir eu de petites corrections des prix, des petites fluctuations à la baisse depuis 2010, il y en aura une plus importante en 2015,2016,2017. Une grande correction fait toujours plus mal, crée plus d’incertitude sur les marchés, il y a plus de gestes de panique.

Selon Royal Lepage,

Canada: au 4e trimestre 2014. Le prix moyen d’une maison individuelle de plain-pied s’est hissé à 406 218$ , celui d’une maison standard à deux étages, à 443 379$, et celui d’un appartement en copropriété standard, à 257 624$.

Montréal: au 4e trimestre 2014. Le prix moyen des maisons individuelles de plain-pied s’est hissé 297 300$. Le prix des maisons standards à deux étages est demeuré stable pour s’établir à 402 321$. Le prix des appartements en copropriété standards a grimpé de 1,1% pour atteindre 241 983$.

À suivre. Nous en reparlerons dans 2 ans. J’anticipe une baisse moyenne d’au moins 15% d’ici 5 ans au Canada. Vous avez un condo à Calgary? C’est le temps de le vendre.

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